Cette journée a été placée sous le signe du cinéma avec un grand « C » vu que j’ai vu en compagnie de ma voisine et amie que je salue, le très attendu film de Scorsese : « Killers of the flower moon ».
Alors oui la durée du film fait un peu peur (et pourtant je ne suis pas allé aux toilettes et je n’ai pas dormi) mais après l’avoir vu je comprends très bien qu’il ne puisse pas durer moins de 3h30 car la montée en puissance de l’intrigue et les enchaînements de mauvais choix faits par ces personnes, ne pouvaient être traités en moins de temps.
Quant au jeu des acteur il est juste sublime surtout au niveau de De Niro qui au début joue un peu maladroitement comme si il imitait Marlon Brando dans le Parrain, mais qui très vite cale son personnage et ajuste son jeu pour incarner le plus beau salopard décomplexé jamais vu sur grand écran depuis bien des années. Lily Gladstone (ci dessous) joue son rôle de femme forte mais éprouvée avec beaucoup de justesse, elle réussit à nous donner une idée de la souffrance de son personnage, quant à Di Caprio, son interprétation d’un pauvre type sans volonté ni force pour faire face à l’adversité en réalisant les vrais enjeux est elle aussi à couper le souffle.
Ajouter à cela un souci du détail historique, un rythme lent et régulier, une montée très régulière de la tension dramatique avant un final qui bien que laissant un peu sur sa faim (on aimerait bien voir les méchants payer le prix fort pour leurs actes) est une exacte retranscription de la conclusion judiciaire de cette histoire qui rappelons le est une histoire vraie. Ce film est lourd car il traite d’une période difficile de l’histoire des U.S.A, une période pas vraiment étudiée à l’école mais c’est justement qu’en brisant cette omerta qu’il se pose comme une forme de catharsis voire d’expiation des pêchés de l’homme blanc face aux tribus indiennes dans la période l’entre deux guerres. Dans ce film les criminels responsables des meurtres sont incarnés avec justesse et une certaine réserve, rien ne vient excuser leurs actes, ni le climat de l’époque résumé par la phrase : Celui qui bat un chien est jugé plus durement que celui qui bat un indien, ni le rôle des compagnies pétrolières évoqué en filigrane alors qu’ils sont la source de ce mal et qui ont sans doute poussé des hommes sur la limite de la moralité à devenir des criminels froids et inhumains.
Bref que dire de plus si ce n’est que ce film est un chef d’œuvre instantané ! Je prédis un oscar pour De Niro et il sera bien mérité ! 😎
