Aujourd’hui au réveil, je découvre que mon vieux chat siamois ne va pas bien, il n’a rien mangé et il est tout sec, déshydraté. Alors oui, il a 18 ans il est aussi en insuffisance rénale mais bon je ne vais pas le laisser souffrir. Je tente donc de joindre un vétérinaire et là c’est la catastrophe. Mon véto habituel me fait patienter trente minutes au standard téléphonique avant de me raccrocher au nez. Je contacte un autre vétérinaire qui me promet de me rappeler, j’attends toujours…
Alors quel rapport avec le titre ? patience, j’y viens !
Au village une nouvelle doctoresse fille du pays, a pris ses fonctions il y a un an avec plein d’avantages offerts par la mairie pour qu’elle s’établisse sur la commune et non ailleurs. Cette professionnelle a mis en place un secrétariat téléphonique pour poser des rendez-vous chose qui n’existait pas avant le COVID et du temps très récent de ses prédécesseurs. Du coup il faut en général un délais de deux semaines pour un rendez-vous urgent et encore faut-il ne pas tomber sur ses plages de vacances de plusieurs semaines non remplacées. Alors oui elle a beaucoup de patients, mais bon pas plus que les anciens médecins voire bientôt moins vu que de plus en plus de patients ont réussis à se faire suivre par d’autres praticiens en ville.
Bonne nouvelle ! la seconde boulangerie a ré-ouvert ses portes ! fini la queue pour acheter le pain ! Enfin non ce n’est pas une bonne nouvelle car ces boulangers modernes travaillent avec une franchise qui leur envoie des viennoiseries surgelées et de la poudre toute faite et pleine de produits chimiques pour faire de la pâte à pain. Un pain si médiocre qu’il sèche complètement au point de devenir dur en six heures.
Vous voyez où je veux en venir ?
Que cela soit les nouveaux vétérinaires ou les nouveaux médecins qui veulent travailler moins en gagnant autant d’argent et surtout garder du temps pour eux et leurs loisirs ou les nouveaux boulangers qui préfèrent nous vendre du mauvais pain plutôt que de pratiquer le métier difficile et exigeant de boulanger, tout cela montre la même chose. la mort de la notion de sacerdoce au sens général et non religieux du terme si tant est qu’il existe ce sens…
Notre société est devenue si individualiste, matérialiste et égoïste que de moins en moins de personnes semblent vouloir se mettre au service des autres en sacrifiant une partie de leurs loisirs ou de leurs avantages pour le bien-être collectif.
Les crises actuelles du secteur médical ne seraient-elles pas en fait dues en partie à ce changement de mentalité ? On est passé du « J’exerce un métier important voire indispensable pour les gens, je dois donc faire des sacrifices » à « »J’exerce un métier important voire indispensable pour les gens mais je refuse de faire le moindre sacrifice ».
Alors que dire ? Accepter que c’est comme ça et me comporter de la même façon ? Je pourrais par exemple ne pas faire les mises à jour du site de mon travail vu que je fais ça gratuitement. Je pourrai aussi arrêter de travailler pour préparer mes interventions en dehors du temps alloué pour le faire (quand on me le donne) ?
Est-ce que se sacrifier pour le bien d’autrui est devenu dans nos sociétés « modernes » synonyme de stupidité ou il y a t-il encore de la place dans ce monde pour l’altruisme ?
En ce septième jour de vacances, je me pose la question…