Hier c’était l’intervention tant attendue du président de la république, j’aurai beaucoup de choses à en dire mais hélas nous ne sommes pas mardi mais vendredi, jour des archives. Du coup je choisis de ressortir un article politico-social que j’avais écrit le 26 avril 2007 c’est à dire il y a 12 ans. C’était en plein débat pour les présidentielles, le favori se battait contre son opposante socialiste et certains de ses propos m’avaient inquiétés…

Affiche de propagande eugénique aux USA : « Certaines personnes sont nées pour être un fardeau pour les autres » et autre joyeusetés dénonçant entre autres l’emploi de l’argent public pour venir en aide aux personnes en difficulté, d’ailleurs classées dans la même catégorie que les criminels… Ça fait peur et ce n’est pas très éloigné de certains discours de la classe moyenne actuelle en France.
Jeudi 26 avril 2007
Cher Francis,
Cette campagne présidentielle a vu surgir lors des débats des théories inacceptables qui pourtant ne cesse de se développer, aidées par la pseudo science de certains pays dont les États-Unis font partie. Oui Francis, je veux te parler ce soir des propos de l’irascible personnage qui se prépare à commander notre pays. Entendre cet énergumène affirmer que la pédophilie et les autres maux de l’humanité sont déterminés dans une large mesure par la génétique est déjà inquiétant, mais lorsque ses sous fifres défendent son idée et vont jusqu’à parler de « prévention » de tels phénomènes, là il y a de quoi avoir peur…
Les théories eugénistes ne furent pas uniquement l’apanage des nazis, Dans une décision de 1927, la Cour suprême des États-Unis a considéré comme constitutionnelle, donc légale, une loi adoptée par l’État de Virginie en 1924 permettant la stérilisation forcée des jeunes femmes considérées comme « inaptes à se reproduire » (« unfit to continue their kind »), « faibles d’esprit », ou « inadaptées à la vie en société » (« socially inadequate persons »). L’inspiration de cette loi doit être trouvée dans les travaux du médecin hygiéniste américain Harry H. Laughlin, qui considérait la stérilisation obligatoire comme étant « l’application pratique des principes biologiques et sociaux fondamentaux qui déterminent l’amélioration raciale ainsi que la santé raciale – physique, mentale, et spirituelle – des futures générations ».
Très vite la machine s’enraya, limités au départ aux personnes déficientes, les stérilisations forcées s’étendirent aux sans abris, aux pauvres, bref tous ceux que la société bien pensante de l’époque voulait supprimer du pool génétique de la société hygiéniste qu’ils cherchaient à construire. Des lois identiques à celle adoptées en Virginie seront reprises dans 30 autres États américains, conduisant à la stérilisation forcée de plus de 50 000 personnes. Harry L. Laughlin, auteur du modèle de stérilisation utilisé en Virginie, mit ses travaux à disposition des gouvernements étrangers et son modèle fut prit comme base de la loi allemande sur la Santé Héréditaire adoptée en 1933 à l’arrivée des Nazis au pouvoir. Laughlin sera d’ailleurs récompensé d’un prix décerné par l’Université de Heidelberg en 1936. Lors des procès de Nuremberg, l’un des avocats des dignitaires nazis alors jugés invoqua la décision Buck v. Bell comme précédent à la stérilisation de deux millions de personnes dans le cadre de la politique d’hygiène raciale du régime.
Par cette décision, la cour suprême confirmait la stérilisation de Carrie Buck, une femme placée comme débile mentale dans un établissement par ses parents suite à un viol. En voici un extrait:
» Nous avons constaté plus d’une fois que le bien être public appelait parfois les meilleurs citoyens à faire don de leur vie. Il serait étrange que nous ne puissions pas demander à ceux qui d’ores et déjà sapent la force de l’État de consentir à des sacrifices moindres, souvent non ressentis par ceux qui sont concernés, de manière à nous éviter d’être submergés par l’incompétence. Il vaut mieux pour tout le monde que, au lieu d’attendre d’exécuter les enfants dégénérés pour avoir commis des crimes, ou de les laisser mourir de faim en raison de leur imbécillité, la société puisse empêcher de se reproduire ceux qui sont manifestement inadaptés. Le principe qui soutient la vaccination obligatoire est assez large pour couvrir la section des trompes de Fallope. Trois générations d’imbéciles sont suffisantes ».
Voilà… rien de plus à rajouter si ce n’est que je déplore le manque de virulence des adversaires de NS qui bien loin de relativiser ses propos continue à les assumer tout en montrant clairement qu’il ne s’en tiendra pas aux mots.
De nos jours avec le fichage informatique et la généralisation des examens médicaux, de telles théories pourraient conduire à des atrocités sans nom qui serait bien sûr amorties par une propagande d’État qui se dessine dès aujourd’hui avec la fustigation des chômeurs et des autres cibles désignées comme boucs émissaires des problèmes de la France.
Chouette programme non ?
12 ans plus tard, la question de cette politique quasi eugénique ne semble plus d’actualité surtout dans un pays où la natalité est en baisse constante. Par contre ce qui est certain c’est que le fichage des personnes par des moyens électroniques est lui devenu une réalité inquiétante vu que les objets bientôt tous connectés pourront dans un futur très proche communiquer des tas de renseignements personnels aux acteurs économiques et politiques. Big Brother ce n’est plus de l’anticipation, demain est devenu aujourd’hui et ce, malheureusement, pour le pire.