Aujourd’hui je me suis levé à 5h00 du matin pour faire cuire un blanc de poulet pour mon chat en fin de vie mais qui tient bon. J’ai aussi établi le contact avec un éleveur de siamois typés comme le mien, le gars vit vers le lac Léman et demande 1500 euros pour un chat ce qui est je vous l’accorde une somme folle surtout pour un travailleur social aux lendemains incertains mais bon… Quand on a eu un jour un siamois, on ne peut pas avoir un autre chat, c’est comme ça !
Ma démarche est sans doute stupide et très chronophage vus que j’ai passé des heures à discuter par messagerie et à attendre ses réponses. Mais le titre du mot d’aujourd’hui ne découle pas de ce caprice puéril de ma part mais bien d’une autre perte de temps encore plus stupide et illogique : j’ai regardé un film français.
Le cinéma français contemporain mis à part de très rares pépites n’est plus constitué que de deux blocs, des comédies de mœurs stupides jouant avec les stéréotypes et des films de cinéastes qui pensent avoir une vision artistique, un talent, une sensibilité alors qu’ils ne font que brasser du vide.
J’ai donc tenu bon malgré la chaleur pour visionner le film de la petite terroriste en pensant tomber sur une comédie légère sur une gamine qui embrasse des idéaux sans les comprendre. Mais hélas non, ce film est un grand foutoir qui tente de traiter plusieurs sujets à la fois sans jamais réussir à même effleurer l’un d’entre eux.
On se retrouve face à une gamine qui a été sensibilisée aux idéaux communistes et libertaire par une grand mère vis à vis de laquelle elle n’arrive pas à faire son travail de deuil. Très jeune fille de 11 ans qui décide de partir le plus loin possible à l’Est pour aller sur les pas de son idole : Rosa Luxemburg. Une gamine qui est la seule adulte face à des personnages disparates souvent peu crédibles comme ces douaniers qui au lieu de l’arrêter pour la protéger la font passer en Pologne. Elle rencontre également des personnes non acteurs qui racontent leurs vraies vies. Bref une constellation de personnages bidons et de personnes réelles évoquant leurs vraies difficultés. La gamine croise ainsi de multiples visages de la misère humaine les immigrés illégaux, les pauvres en HLM, les mères abandonnées, les femmes battues, emprisonnées enceintes, des ouvriers ou des mineurs qui n’ont pas surmonté les fermetures de mines ou la perte d’emploi, des personnes âgées souffrant de troubles liés à la sénilité, des nostalgiques du communisme….
Lorsque ces personnages ne sont pas des vraies personnes ce sont de mauvais rôles sans crédibilité à l’image de la guichetière SNCF qui au début du film donne un billet pour aller de Clermont-Ferrand à Berlin pour 20 euros à une gamine seule non accompagnée. Cette absence de liens avec le réel pourrait passer si le fond même du film n’était pas si bancal : comment voulez-vous qu’une gamine de 11 ans aussi attachée à sa grand mère qu’elle puisse l’être, puisse développer une conscience politique assez forte pour décider de partir en Allemagne avec 25 euros en poche et sans que bien sûr rien ne lui arrive.
Je suis sans doute sévère et c’est vrai qu’au niveau photographie ce film tourné en caméra subjective offre tout de même de beaux instants hélas très mal exploités vu que le film, une fois de plus, court après plusieurs lapins à la fois.
Au final je vais sans doute me fixer une règle : ne plus regarder de films français qui datent de moins de 30 ans ou alors seulement ceux qui ont de bonnes critiques…