Avec mon système de similitude de dates, je tombe parfois sur des archives sans valeur ni contenu… C’est le cas cette semaine avec l’archive du
Vendredi 24 Novembre 2006
Cher Francis,
La journée s’est terminée très tôt pour moi. En fait mon chef de service m’a demandé de partir dès la moitié de la matinée. Il faut dire que j’ai plus de 21 heures de travail supplémentaires que je dois rattraper. Je dois trop travailler… Je n’ai pourtant pas cette impression, le temps me manque pour régler certains détails, au final je ne puis que traiter le plus grave et le plus urgent.
Je me suis donc retrouvé chez moi dans l’heure de midi. Me voici après une journée passée à retourner mollement mon lopin de terre, assis devant l’ordinateur du bas (Dellia), une tasse de thé vert japonais fumant à coté de moi.(Le thé pas le japonais, si jamais un nippon fumait à coté de moi je lui dirai d’éteindre sa cigarette, non mais…)
Tout à l’heure, lorsque j’étais en train de bêcher le jardin, je profitai de ce temps plutôt tiède pour un mois de novembre. Soudain une nouvelle théorie à vingt centimes surgit dans mon esprit désorienté et privé de sommeil; ce long et chaud automne ne peut que désorienter les personnes qui comme moi sont proches de la nature.
En effet depuis quelques temps je ne sais plus en quelle saison je me trouve, est-ce le printemps? aurais-je manqué les fêtes de fin d’année ?
Ce dérèglement ne se limite pas à amplifier ma désorientation mais agit aussi comme un anxiolytique, tiens je réalise le sens du mot anxiolytique en l’écrivant pour la première fois : changer en pierre (figer) l’angoisse…
Cette longue anomie météorologique qui a fait voler en éclats mes repères temporels a donc effacé de mon esprit par la même occasion toutes les grandes échéances prochaines.
Je vis donc au creux d’un instant figé, dans une parcelle d’éternité plongée dans un clair obscur perpétuel quoique parsemé de quelques brefs flashs de lumière.
Je suis peut-être mort et on ne me l’a pas dit pour ne pas me troubler…
Enfin j’espère me tromper car ce que l’on me présente comme étant la réalité présente n’a ni le goût de l’enfer ni celui du paradis, juste la saveur douce-amère de l’incertitude…
Je vais vite assommer mon cerveau que ces préoccupations anthropiques ont échaudé.
Quelques nipponeries suffiront à le faire revenir à son rythme normal, le concept de réalité peut attendre. Quitte à faire autant le laisser là où il est… Non Francis, pas dans les livres de philo! mais dans l’esprit de chacun. Là au moins il ne risque pas l’autodafé… quoique…