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Archive du mercredi 12 juillet 2006

Mercredi 12 juillet 

Cher Francis,

Les jours passent et repassent sans fin au cœur de cet été chaud et humide. Plus qu’une journée de travail et ce sera la fin de l’année. Ce dernier jour est toujours une épreuve pour moi car c’est à cette occasion que nous disons au revoir à des enfants avec qui nous avons beaucoup de souvenirs en commun. 

Pourquoi ne puis-je pas m’empêcher d’être triste ? Au fond depuis 8 ans je devrais être habitué à ces adieux annuels… En tant que professionnel je devrais être capable de me dire que leur départ est une bonne chose qui va les mener ailleurs et plus loin…

En dépit de toutes ces pensées rationnelles, ma tristesse demeure. Cela n’est pas très grave car je garde toujours le contrôle de mes émotions. Au fil des ans cette tristesse est devenue mélancolie puis vague à l’âme…

Je crains le jour ou je ne la sentirai plus du tout. En effet ce jour-là j’aurai perdu quelque chose de précieux, mon affection pour les enfants qui me sont confiés.

D’un autre coté cela pourrait aussi signifier que ma vie personnelle s’est enrichie, équilibrée… Mais là mon cher Francis il ne faut pas rêver… Je n’ai pas droit au bonheur…

Du moins pas encore.

Je relis ça ce soir en me disant que je suis à présent heureux de voir les enfants partir de l’établissement et je me rends compte que le texte plus haut était une prophétie auto-inductive. Je n’aime plus mon travail comme au début, je ne suis pas maltraitant mais bien moins compatissant. Je suis devenu un vrai professionnel et ce n’est pas plus mal.

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