Archive du mercredi 11 avril 2007
Cher Francis,
Hier soir j’étais en ligne avec mon ami hongrois Shandor, un gars que je connais depuis dix ans. Notre relation d’amitié a commencé dans le monde réel vu que je l’avais hébergé quelques jours en en 1997 à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse En France. Par la suite étant tombé amoureux d’une hongroise de son groupe j’avais désiré me rendre dans son pays pour la retrouver.
C’est là bas que j’ai vécu les 15 jours les plus fous de ma vie. Avec sa bande de copains nous écumions les rues de Debrecen faisant les pires sottises que je n’ose pas écrire ici sur ce site. Huit jours après mon arrivée Shandor avait découvert qu’il devait commencer les cours à la Fac le lendemain. Le premier jour de cour je l’ai passé avec lui, j’ai ainsi assisté à un cours d’hydrologie en hongrois avant de manger au restaurant universitaire ( je me rappelle encore la soupe aux prunes) et d’enchaîner sur un autre cours en priant que les profs hongrois ne réalisent pas qui j’étais… C’est à ce moment que Shandor me confia la journée à ses grands parents.
Son grand père a une traban qu’il adore passionnément J’aimais sa façon de caresser longuement le volant de sa voiture avant de mettre le contact d’un geste tendre et précis, chaque matin nous partions ensemble en virée dans les musées et les endroits merveilleux et insolites dans ce véhicule très sympa. je ne parlais pas hongrois et le grand père ne parlait pas français mais nous nous comprenions avec les gestes quelques mots d’allemands et surtout la magie de notre relation amicale. Avec lui, je me rappelle avoir plus échangé en trente minutes de silence devant un tableau qu’avec quiconque parlant ma langue… Un grand père dont tout un chacun a un jour rêvé…
La grand mère nous attendait chaque jour et nous proposait un bon petit repas que nous partagions les trois ensemble. Les grand parents de Shandor n’avaient pas beaucoup d’argent, la viande était remplacée par des tranches de pains perdus passées au four. De temps à autre elle nous cuisinait ses merveilleux beignets de choux fleurs… je n’en avait jamais assez tellement c’était bon…
Hier soir j’étais en ligne avec mon ami hongrois Shandor, un gars que je connais depuis dix ans, tout à coup notre conversation a été coupée de son coté après trente minutes Shandor est revenu pour m’annoncer le décès de sa grand mère…
Alors ce soir après avoir digéré la nouvelle, je me sens triste pour la famille de mon ami et inquiet pour Shandor qui était à Londres au moment de ce décès. Je suis aussi très triste car j’avais projeté de retourner en Hongrie pour remercier ce gentil couple pour son accueil. Maintenant que la mort a fait son travail, il ne me reste que les regrets…
Je vais donc essayer de faire quelque chose depuis là où je suis…
Au revoir grand mère, puissions nous un jour nous retrouver de l’autre coté pour enfin apprendre à mieux nous connaître…