Dures journées

Je viens de lire un SMS de ma collègue qui m’envoie ce soir une photo d’un verre de rosé en me disant que notre travail va la rendre alcoolique.

C’est hélas une des conséquences possibles de cet emploi autrefois si plaisant mais devenu si infernal faute à l’évolution des publics accueillis.

Enfin évolution, pas vraiment justement puisque les enfants qui nous sont confiés relèvent de problématiques de plus en plus lourdes, complexes et multifactorielles.

Du coup nous mettons plus de temps à gérer les angoisses, les conflits et les provocations qu’à dispenser les enseignements éducatifs et pédagogiques.

Et les choses ne vont pas s’améliorer, loin de là.

Notre direction nous a prévenu, nos autorités de tutelle nous privent désormais de tout droit de regard sur les enfants qui sont confiés à l’établissement, nous devons accepter tout le monde et ils ne veulent pas savoir si notre structure et son projet est adapté ou non vu que c’est à nous de nous adapter.

C’est ça le sens de la loi de 2005 qui en moins de 20 ans a envoyé, et ça c’est une bonne chose, tous les enfants présentant une déficience moyenne à l’école dans des dispositifs de l’éducation nationale. Du coup, mécaniquement, ce sont d’autres enfants qui sont arrivés dans les établissements, des enfants qui jusque là n’avaient pas de solutions et qui présentent des problématiques complexes comme je l’expliquait plus haut. Des problématiques qui se mélangent mal et qui au final créent un groupe ingérable comme celui que nous avons en ce moment.

Alors que faire ? En venir à la conclusion que l’école n’est pas un milieu adapté pour ces enfants et retourner à l’établissement ?

Franchement je ne voudrais pas en arriver là, mais bon si l’avenir est aussi noir que ce que l’on nous promet, nous n’aurons peut-être pas le choix…

Mais ce sera un beau gâchis.

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