Strange days…

190910

Œuvre d’une jeune fille autiste tentant de répondre avec l’aide d’un éducateur décontenancé à des consignes orales complexes

Aujourd’hui j’ai passé presque toute la journée à accompagner des enfants de mon groupe et de l’autre dans les classes « normales » de l’école. Le matin avec la petite c’était génial et ça avait beaucoup de sens, l’après midi avec mon petit démon ça a aussi été très intéressant mais en seconde partie d’après midi c’était une autre histoire…  🙄

Je travaillais pour la première fois avec une jeune fille relevant de trouble autistiques sévères et envahissants. Elle était assise à ma gauche tandis qu’une petite fille de mon groupe très angoissée, faisait sa découverte de l’intégration dans une classe de l’école.

L’enseignante avait préparé un exercice avec des consignes écrites (les enfants que j’accompagne ne sont pas lecteurs) faisant appel à des notions personnelles et à l’imaginaire ce qui était exactement à l’opposé des capacités de la jeune fille autiste, pauvrement aidée par moi éducateur de plus de vingt ans d’expérience découvrant la problématique de l’autisme sévère.

La jeune fille commença a émettre des sons parasites, des petits cris et tout un tas de bruits de gorge comme si elle découvrait son organe vocal. La classe était devenue un plateau de film d’horreur.

Je peinais à la calmer et à lui intimer le silence, je le faisais avec beaucoup de calme car je sentais qu’elle était comme perdue et surtout très angoissée de se retrouver loin de ses repères géographiques et humains ( pas sa salle et pas les adultes avec qui elle travaille).

Les enfants, comme tous les enfants, riaient de ses bruits.  Je pris alors la parole pour leur expliquer avec des mots simples que la jeune fille était différente et que ses difficultés créaient de l’angoisse et l’empêchaient de contrôler ses émotions et de se contenir. Vu que ce sont des braves gosses, ils me comprirent tout de suite et cessèrent de rire et de prêter attention à la jeune fille.

C’est alors que le délire monta encore d’un cran et que le profond sourire que j’avais en moi (car oui je trouvais la situation très drôle) commença de se former sur mes lèvres.

<car oui, c’est à ce moment que la maitresse décida de brancher un ordi et de lancer une playlist sur You Tube, une playlist de musiques de films dramatiques et mélancoliques ! L’ambiance était devenue très marrante, à ma gauche je devais rassurer, calmer et faire travailler la jeune fille autiste, à ma droite la petite fille angoissée avait besoin de moi à chaque coup de crayon et devant moi un gamin qui fait partie de la classe mais a aussi quelques difficultés me demandait de l’aider car il s’était trompé dans la consigne. Et tout ça avec une musique très présente de film mélodramatique… J’avais l’impression d’être dans le film Rain man… 😆

Car oui, je me serai vraiment cru dans un film tant la situation était ubuesque, j’avais une énorme envie de rire devant cette chose ridicule et dénuée de sens qu’était devenu à cet instant mon métier mais je me contentais de sourire en pensant à quel point ce serait drôle de raconter cela à mes collègues et sur ma page ce soir.

Une fois passé un gros fou rire au volant sur la route du retour je me dis que je dois tout de même faire un bilan de tout ça. Je pense d’une part que je dois certes acquérir des techniques spécifiques pour accompagner les enfants relevant de troubles autistiques sévères mais que je dois aussi pousser l’équipe à s’interroger sur le bien fondé de lancer une nouvelle séance d’intégration pour une jeune fille en grande difficulté en lui enlevant en même temps les lieux et les personnes qu’elle connait et tout ça en m’empêchant d’accompagner correctement une autre petite fille qui elle aussi pourrait tirer quelque chose de ces séances d’intégration. Enfin bon, pendant ce temps là, c’est à dire pendant que je tente d’intégrer deux enfants avec de grosses difficultés, l’enseignante avec laquelle je travaille lutte avec sept enfants également très perturbés. Du coup nous nous rendons compte que ces initiatives d’intégration personnalisées ont un prix très lourd pour les autres enfants qui du coup sont moins accompagnés.

Ces séances d’intégration se nomment « scolarité partagée » alors ce soir après avoir vu le meilleur et le pire de ce dispositif je suis moi aussi très partagé… :mrgreen:

 

Histoire d’œufs

Cette semaine pour les lundis de l’insolite une nouvelle bien banale mais qui me parle un peu… Alors oui l’année dernière quand je faisais un atelier pâtisserie avec les enfants souvent nous achetions des œufs dans les discounts alimentaires et en deux ans j’ai du trouver trois fois des œufs contenant deux jaunes.

Mais là je viens de me faire battre à plate couture par une anglaise qui la semaine dernière en cassant un œuf a trouvé 4 jaunes dans la même coquille !

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Cet événement est plus que rare, il est de l’ordre d’une chance sur un milliard, à titre comparatif il est bien plus facile de toucher le gros lot au loto.

Et alors vous allez me dire ? elle en a fait quoi de son œuf miracle ? Elle l’a mis sous verre dans un musée de curiosité ?

Et bien non elle en a fait un cake aux fruits…

Comme quoi même le plus extraordinaire des miracles statistique ne sert à rien dans une cuisine…

Mais l’article dit que ce cake aux fruits était très bon? C’est déjà ça ! 🙄

Source de l’article

 

Un musée pas comme les autres…

C’était il y a deux semaines, avec un de mes rares amis nous avions décidé de passer une journée en Allemagne pour faire de la photo grand format. Nous avons commencé le matin par une visite du site de Vitra, un constructeur de meubles de haute qualité dont le musée du design et le showroom sont des merveilles architecturales.

Voici ce que ça a donné. Malgré mes efforts et plus d’une heure de travail, je trouve que les couleurs ne sont pas tout à fait correcte mais bon ça reste sympa.

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Musée du design Vitra. Sinar F2, Grandagon N 90mm 6,8, plan film Fuji pro 160  périmé, développement et scan maison.

Et pour le voir en version XXXL c’est ici qu’il faut cliquer.

Arc en ciel les yeux mi-clos

Il y a 12 ans j’écrivais :

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Jeudi 6 septembre 2007

Cher Francis,

       Alors que je commençai à désespérer de trouver quelque chose à photographier pour illustrer l’article de ce soir, je découvris par ma fenêtre ce joli spectacle. Cet arc en ciel semblait être placé là comme pour fixer les nuages ocres dans la voûte céleste  en les épinglant de ses rayons multicolores. 

J’ai aimé ce que j’ai écrit hier soir car cela me ressemblait beaucoup. Par contre faire un commentaire sur ce joli arc-en-ciel sans tomber dans de maladroites platitudes bucoliques, cela j’en suis bien incapable et ce soir encore plus que les autres jours vu que mes yeux rechignent à rester ouverts…

Alors pour ce soir désolé de ne pas pouvoir tenir plus longtemps le crachoir. J’ai besoin de sommeil.   

Douze ans plus tard au terme de cette semaine des plus éprouvantes c’est la même chose: je pique du nez sur mon clavier alors bonne nuit !

Pas envie de rire…

Suite à un décès dans la famille un peu éloignée mais qui nous touche beaucoup, je ne me sens pas d’humeur à faire la chronique d’aujourd’hui.

Ce petit cousin qui est mort si jeune même si je ne l’avais vu que trois fois dans ma vie, cela reste une profonde tragédie surtout dans une famille déjà très touchée par de tels drames.

Voilà je voulais juste écrire ces quelques lignes pour faire mémoire de ce moment traumatisant, un de plus, pour ma famille.