Archive sentimento-naturiste

Archive Du Dimanche 16 octobre

  Cher Francis,

         Encore un dimanche passé à traîner dans la maison… J’érige la paresse en art de vivre glissant du lit à l’ordinateur remplissant ma boite crânienne de milliers d’images et de sons mis au point à l’autre bout de la planète pour cacher aux masses nippones la vacuité de leurs existences.

         Dans ce paisible delirium qui résume mon week-end  je n’ai pas vraiment envie de disserter sauf peut-être pour parler de mon angoisse naissante devant le progressif endormissement de ma grande amie et maîtresse; mère nature.

          En ce dimanche ensoleillé j’ai passé de longs moments à regarder impuissant le spectacle des feuilles qui tombent, de la canopée qui brunit, des grands rapaces migrateurs qui se rassemblent au dessus de ma chère montagne, profitant des derniers courants ascendants de cette chaude journée pour planer au cœur de l’azur avec une grâce inégalée. Plus proche de moi la grande épeire de mon balcon dévore avec appétit la mouche que je lui ai balancé dans sa toile. Mon admiration pour ces créature me laisse imaginer sur ce qui lui tient lieu de visage, une reconnaissance, un sourire complice. Elle semble me dire tout en boulottant sa moumouche « merci gars file moi en une autre !! » Ce splendide arachnide est trop primitif pour se rendre compte que sa vie va se terminer dans deux semaines lors des prochaines gelées.

       Et oui Francis! Ainsi va la vie en ce triste automne. Pour le naturaliste que je suis cette période est constituée d’une succession de deuils de plus ou moins grande ampleur. Des deuils qui demandent un travail d’acceptation et d’intériorisation afin de laisser entrer en moi la promesse d’un nouveau printemps dont la chaleur m’accompagnera tout au long de l’hiver.

Et le deuil de la moumouche que j’ai balancé à ma copine? ben je vais contacter mon assurance afin que ses 247 asticots puissent avoir une bourse d’étude…

Ce soir au moment de rédiger mon blog et de fouiller dans mes archives du 16 octobre, j’ai trouvé ce texte tout bête. 15 ans plus tard je rigole en me relisant, c’est tellement moi tout ça… J’aime toujours autant les araignées (que j’observe là où elles vivent sans les mettre en terrarium je précise) et je continue à observer la nature et ses cycles ainsi que hélas, ses symptômes de plus en plus criants. Mais bon c’est vendredi alors restons optimistes. 😉

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