Archive du mercredi 13 aout 2008
Cher Francis,
Dans le but de relier la plage au village afin que les commerçants hors sable puissent eux aussi profiter de la manne touristique, la municipalité a mis en place une navette. Ce mini-bus d’une quinzaine de places assises fait une boucle de la gare à la plage en passant par le centre commercial et le village. Le ticket ne coûte que 50 centimes, le tarif n’a pas changé même avec l’explosion des coûts du pétrole, c’est un peu normal vu qu’il n’est pas fait pour être rentable de suite. Ce transport qui est bien pratique pour ma mère ainsi que pour moi aussi lors de mes jours de fainéantise, remplit aussi d’autres fonctions.
Les personnes âgées de plus de 70 ans ou handicapées ainsi que les enfants ne paient pas pour monter dans le minibus.
C’est ainsi que je me suis rendu compte en l’empruntant de nombreuses fois et en discutant avec les chauffeurs, que ce moyen de transport était devenu une navette.
Quand je parle de navette, cela ne se limite pas au fait que ce minibus fasse un trajet reliant les deux points opposés de la municipalité de Port la Nouvelle mais je vais plus loin en faisant le lien avec la navette, l’outil des tisserands qui en se glissant entre les fils du métier fabrique le tissu.
En effet, ce minibus est un vrai lieu de vie où l’on discute, où les habitués se connaissent et connaissent les chauffeurs qu’ils appellent par leurs prénoms. Les chauffeurs m’ont d’ailleurs parlé de personnes âgées esseulées qui profitant de la gratuité de la navette faisait des tours juste pour parler au chauffeurs et aux passagers. Les chauffeurs de bus devenaient donc des travailleurs sociaux sans le savoir, mais bien loin de réclamer double salaire, ces personnes semblent heureuses et fiers de faire le bonheur de leurs aînés.
Pas de risques qu’ils deviennent travailleurs sociaux donc…
Et roule la navette de Port la Nouvelle créant à chaque tour un nouveau fil dans le tissu social qui ici semble mieux entretenu que dans ma région. Mais ce n’est là que l’avis d’un touriste, certes habitué des lieux mais touriste tout de même. La vérité n’est peu être pas si Idyllique.
Peu importe, pour moi chaque voyage dans cette navette est une aventure croustillante pleine de surprises et d’imprévus, j’en souhaiterai presque être moi aussi une personne âgée pour y passer mes journées.
Pour l’article d’aujourd’hui j’avais le choix entre une chronique de la haine et de la stupidité survenue un autre 13 aout je me suis fait harceler par des abrutis car je promenais mon chat en laisse) et cet article un peu trop idéaliste à mon goût. Mais voilà j’ai envie de positiver alors j’ai balancé ce dernier. 😆
13 ans plus tard (décidément le chiffre 13 est très présent aujourd’hui) je sais que cette belle solidarité méridionale est dirons-nous plutôt limitée géographiquement et socialement et qu’il est impossible pour un vacancier de se créer des liens d’amitié avec les résidents de ces villes de bord de mer pour qui nous ne sommes que des envahisseurs, ce qui n’est d’ailleurs pas totalement faux. Passer ses vacances en bord de mer c’est comme décider d’aller habiter au Japon, malgré tous les efforts possibles nous restons toujours un étranger. 🙄
Écrire ces chroniques sur feu mes vacances est une vraie torture car même si je tente de toujours me consoler en mettant en avant les cotés négatifs des vacances en bord de mer, la mer et quelques autres choses continuent de me manquer cruellement… 😥