Archive du mercredi 18 février 2009
La gentillesse des étrangers
Les réseaux sociaux créés sur Internet ont le vent en poupe. Sur la toile de nombreuses communauté d’utilisateurs se forment autour d’une idée, d’un projet et proposent une foule de services gratuits à ceux qui les rejoignent.
« Copains d’avant », « My Space » et le fameux « Facebook » ne sont que des exemples de ces nouveaux réseaux qui pullulent.
Mais hélas, sur Internet comme dans le vrai monde, la gratuité n’existe pas, les créateurs de ce genre de sites sont loin d’être des philanthropes et ont bien au contraire des motivations parfois très ambigües. C’est ce que vient nous apprendre aujourd’hui l’affaire face book.
Facebook, pour ceux qui ne le connaisse pas, est un site fondé il y tout juste 5 ans par Mark Zuckerberg alors âgé de 19 ans. Après une inscription « gratuite » chaque membre se voit accorder le droit de constituer sa page perso avec ses textes, ses photos, ses vidéos et tout contenu personnel conforme au règlement.
En cinq ans, suite à un vrai effet de mode ce sont plus de 175 millions de personnes qui ont ainsi constitué le réseau Facebook.
Ce genre de site, bien loin d’être l’œuvre de bienfaiteurs, sont des machines bien rodées permettant la réalisation de gros profits. En premier lieu, la publicité apporte de juteux bénéfices sur ces sites très fréquentés, mais ça c’est encore normal, il faut bien payer les frais… Par la suite, les données personnelles des utilisateurs dont les e-mails sont revendues à des sociétés qui par la suite se manifestent à vous en vous envoyant des messages publicitaires bien ciblés.
Encore plus fort, dans les conditions d’utilisation ( le truc que l’on ne lit jamais avant de cocher la case oui ):
« En publiant un Contenu utilisateur sur tout ou partie du Site, vous concédez expressément à la Société, et vous garantissez détenir les droits nécessaires à cet effet, une licence irrévocable, perpétuelle, non exclusive, transférable et pour le monde entier sans rétribution financière de sa part (y compris le droit de concéder des sous-licences), d’utiliser, copier, représenter, diffuser, reformater, traduire, extraire (en tout ou partie) et distribuer ce Contenu utilisateur, à des fins commerciales, publicitaires ou autres, sur le Site ou en relation avec le Site (ou dans le cadre de sa promotion), de créer des œuvres dérivées du Contenu utilisateur ou de l’incorporer à d’autres créations, et d’en concéder des sous-licences des éléments cités. »
Avec cette disposition, les exploitants de Facebook ont toute liberté pour revendre par exemple une photo personnelle en vue d’une exploitation commerciale et ce sans que le détenteur des droits ne soit payé ni même consulté
Cette condition contraire au droit français avait été très critiquée à l’époque et faisait débat depuis plusieurs mois. La CNIL s’était elle aussi penchée sur la régularité de ces termes.
Suite à ces débats de nombreux utilisateurs avaient quitté Facebook en supprimant leurs comptes.
Hier les dirigeants n’ayant décidément pas froid aux yeux, en remettaient une couche en tentant de faire passer en douce une modification du règlement pour préserver leurs intérêts et leurs bénéfices financiers :
« À tout moment, vous pouvez supprimer votre Contenu utilisateur du Site. Si vous choisissez de supprimer votre Contenu utilisateur, la présente licence prendra fin automatiquement, mais vous acceptez que la Société puisse conserver des copies archivées du Contenu utilisateur supprimé. »
Ce n’est que ce soir que les dirigeants de Facebook ont cédé à la levée de boucliers et ont accepté de retirer ce paragraphe du règlement. Les utilisateurs quittant Facebook peuvent à présent être sûr de ne pas se faire voler leurs données et leurs apports personnels.
Toute cette histoire est une bonne piqûre de rappel , Méfiez vous de la gentillesse des étrangers. Sur Internet comme dans la vie, rien n’est vraiment totalement gratuit et chaque service à sa contrepartie. Chaque internaute doit donc être extrêmement prudent avec les informations qu’il divulgue en ligne et doit veiller à protéger sa vie privée.
Mon site n’est pas un bon exemple…
Sources :
Le point.fr: Comment-face book-utilise-les-données-personnelles-de-ses-amis/1387/0/318307
Site ZD net : Conditions d’utilisation, face book recule sous les critiques
13 ans plus tard cette archive me fait sourire, tout le monde ou presque connait aujourd’hui les risques et dérives de ces réseaux sociaux mais personne ne semble pouvoir s’en passer. Je me suis moi même inscrit sur Facebook pour avoir accès à une bourse d’échange et de vente de cartes pokemon et surtout pour garder un lien avec ma famille d’Ukraine mais je ne poste presque rein sur ma page et je fais très attention à ce que je fais en ligne.