Lorsque je m’installe devant mon clavier le mardi soir, en général je ne sais pas trop de quoi je vais parler et je finis par laisser sortir des idées très noires de mon esprit ténébreux. Vu le contexte actuel je pourrais me laisser aller sans honte, mais voilà, ce soir c’est différent.
Différent car ma mère va bien, différent car j’ai donc décidé de mettre mes soucis en vacances et enfin différent car ce soir j’ai des tas de sujets possibles à évoquer.
Je pourrais commencer par parler de ma soirée de hier où après être rentré bourré comme une huître, j’ai balancé des vérités crues et blessantes à ma cousine ukrainienne venue une fois de plus faire sa lessive chez nous. Je lui ai dit que maintenant qu’elle allait rentrer dans son pays nous n’avons pas profité du temps passé ensemble pour vivre des choses sympas et qu’elle a toujours dit non à ce que je lui proposais. C’est alors qu’elle m’a balancé un truc du genre « Toi ce que tu aimes c’est boire aux terrasses des cafés ». Dire cela c’est attaquer mon mode de vie et ça je m’en fous mais c’est aussi dire du mal de mes amis qui eux aussi aiment discuter sur une terrasse, et ça je n’ai pas aimé. Du coup j’ai fait comme Vladimir Vladimovitch, j’ai sorti la bombe nucléaire en lui disant en substance :
« Je voulais aussi te dire que concernant ta décision de rentrer en Ukraine est-ce que tu as bien réfléchi ? Je trouve que tu prends tes décisions sous la pression de tes amis de Facebook et non pas en réfléchissant. »
Et là elle explose de colère en me disant « Moi je ne voulais pas venir en France, je voulais rester en Ukraine » (ben voyons avec les soldats russes qui débarquent dans la maison de campagne c’est fou comme on se sent en sécurité) « Tu ne te rends pas compte de ce que c’est de quitter son pays ».
Et moi de lui répondre du tac au tac : « Ce que tu ne veux pas voir c’est que la guerre ne fait que commencer et ce pays que tu as quitté n’existe plus, tu vas trouver tout changé, tout sera très difficile, tu n’es pas prête pour ce que tu vas trouver là-bas. »
Et là elle est partie fine énervée pour aller bouder comme quand elle était ado. Moi de mon coté j’avais le sourire aux lèvres, non pas car je l’ai fait craquer, mais bien car je m’étais libéré d’un poids en lui disant cette vérité blessante mais hélas bien réelle. J’ai dit ce que j’avais à dire, elle est adulte, mère de deux enfants, elle doit réfléchir à ce qu’elle doit faire et pour cela elle doit avoir un autre avis que ceux donnés par ses « amis » des réseaux sociaux. Qu’elle fasse ce qu’elle veut, ça n’est pas mon problème j’en ai bien d’autres plus graves et plus urgents.
Cette parenthèse de ma vie se termine donc dans une avalanche de regrets. Je n’aurai rien tiré de la présence de mes cousines sinon l’image de moi-même qu’elles m’ont renvoyée, une image d’un pauvre type perdu et isolé incapable de changer sa vie. C’est en général de cette façon que les égoïstes jugent les gens, les autres, c’est à dire les personnes plus ouvertes, compatissent avec celles et ceux qui deviennent aidants par respect pour leurs parents et qui acceptent de mettre leurs envies et projets en suspens.
Ah oui et le titre du coup ? Et bien c’était un des sujets possibles pour ce soir mais je vais arrêter là pour aller vivre cette fête de la musique au lieu d’écrire dessus. Une fête bien triste puisque ce soir c’est un des derniers concerts d’un groupe de métal local. Mais ça c’est une autre histoire ! Je garde aussi au frais un autre sujet plus actuel…
Bon assez radoté, je vais me faire exploser les tympans, le bide et le sang qu’il me reste.