Archive du samedi 15 septembre 2007
Cher Francis,
Une fois de plus j’ai passé la journée dehors à me battre contre les mauvaises herbes. Forte de leur nombre, elles ont fini par m’encercler et par me chasser du jardin. Cependant je n’ai pas dit mon dernier mot, je suis allé chercher une arme de destruction massive au magasin de bricolage que j’utiliserai après avoir récupéré M le chat.
Leurs racines seront en lambeaux, le fumier sera leur tombeau.
Indifférente à cette tragédie jardinière, la maison des voisins, fomentant quelques obscurs projets, se découpe silencieusement dans un ciel pâle.
Cette demeure a été construite en 1975 soit 4 ans après la mienne. A première vu elle ressemble à une maison ordinaire mais les faits qui s’y rapportent sont si troublants que je pourrai m’en servir pour faire courir une superstition dans le village. Et si je devais lui donner un surnom afin d’aider ma rumeur à prendre corps, je la désignerai sous l’appellation de » La maison du divorce ».
Il est en effet incroyable de remarquer que depuis que cet édifice a été construit, tous les couples l’ayant habitée se sont séparés quelques années après y avoir vécu. La maison du divorce peut ainsi se targuer d’avoir semé la zizanie dans trois couples. Ses habitants actuels m’ont confié que la demeure sera de nouveau vendue. Je m’imagine déjà en train d’accueillir un jeune couple effrayé:
– Mais on ne vous a rien dit à l’agence ? Vous ne savez donc pas ce que cette maison a de spécial ? Mais jeunes inconscients ! C’est la maison du divorce ! Fuyez ! Le seul fait de passer devant vous fait risquer une semaine d’engueulade !
Ce genre de bêtises ne fait rire que moi c’est sûr, mais enfin il faut bien s’amuser un peu… Quoiqu’il en soit, il est clair que cette maison n’est pas plus maudite qu’une autre. Elle n’est qu’un indicateur parmi d’autre sur l’augmentation du taux de divorce en milieu rural. Un taux qui peu à peu rattrape celui de la ville. En 2005 l’INSEE relèvait que le seuil critique d’un ménage se situait vers les 4 ans de vie commune, période à laquelle en 2005, 34% des couples se sont séparés. Pour la même année toujours selon le même organisme, 152 020 divorces étaient prononcés. Lorsque l’on cherche ce que l’INSEE met sous divorce et que l’on découvre leur définition très étroite, on ne peut s’empêcher de penser que le taux de séparation des couples est encore bien plus élevé que ce que ces chiffres laissent entrevoir, et ce, de surcroît, deux ans plus tard..
Sur ce, je vais exterminer avec un désherbant surpuissant les herbes du jardin sous les yeux de la maison du divorce qui elle, attend patiemment d’être à nouveau le théâtre de l’anéantissement des dernières graines d’amour de patience et d’espoir du prochain couple qu’elle accueillera.
C’est sans doute prétentieux de ma part, mais 16 ans plus tard je rigole encore en relisant ma parodie de film d’horreur, c’était bien écrit et bien plus rigolo que ce que je sors en ce moment… 🙄

Tu aimes faire durer le suspens !!!! 👀👀
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Oui et j’espère que ça valait le coup d’attendre, désolé mais hier soir j’étais au bout de ma vie comme on dit. Après 9 heures de sommeil (ce qui pour moi est un exploit) je suis redevenu opérationnel. 😀
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Ca valait le coup d’attendre , pas banal 😉
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Oui parfois les archives ont du bon, parfois… 😆
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