Carnaval

Aujourd’hui c’est Carnaval, j’ai acheté quelques petits sachets de bonbons mais je ne me fais pas d’illusions, le Carnaval du calendrier n’est plus fêté. Mais j’espère tout de même.

En passant à la supérette, j’ai vu une bande d’adolescents bien craspouilles qui semblaient se préparer pour sortir ce soir, je compte sur eux pour raviver cette belle tradition.

Mais ce soir en dehors de moi et des générations avant moi, qui se souvient que Carnaval est avant tout une fête religieuse qui marque le dernier jour de fête avant d’entrer en carême ? C’était une période longue et difficile pour les chrétiens d’hier, c’est peut-être pour ça qu’ils ont été les premiers à abandonner Carnaval qui du coup est devenu une fête pour enfants avant que ceux-ci ne l’abandonnent eux aussi pour Halloween plus trangressif.

Les carnavals dans les villes de mars à avril, les carnavals dans les écoles, bref tous ces faux carnavals auto proclamés ont aussi participé à l’assassinat collectif du pauvre carnaval du calendrier.

Alors repose en paix petit Carnaval du calendrier…

Je garde de toi de si doux souvenirs… En y repensant je pense que Carnaval était pour moi une plus belle fête que Noël.

Car oui Carnaval était notre fête, notre domaine à nous les enfants. Nous le préparions sans les adultes en faisant nos costumes et nos accessoires, les parents n’intervenaient que pour nous donner 5 francs pour acheter ces masques en plastique fin que nous achetions parfois.

Une fois le choix des costumes faits, c’était le début des tractations en cour de récré car oui nous faisions des bandes pour ratisser le village en nous organisant pour sonner au plus grand nombre possible de portes pour avoir de l’argent, des bonbons et parfois des beignets faits maison bien sûr, il n’y avait que ça à l’époque.

Je me souviens des mélodrames à l’école, la colère quand un copain décidait de changer de bande et lâchait la mienne, les petits arrangements pour le faire changer d’avis… Toute cette géopolitique en culotte courte échappaient aux adultes et c’était vraiment délicieux. Carnaval c’était une très belle occasion pour travailler dans le réel de nos envies notre autonomie et nos capacités de socialisation.

Cette aventure se terminait toujours pareil pour moi, à la tombée de la nuit, je disais au revoir à mes copains et j’allais m’asseoir sur la moquette bleue de ma chambre où je vidais mon sac pour compter l’argent et trier les bonbons. C’était mon trésor fruit de mes efforts individuels et avec les autres, c’était mon bonheur, ma fierté surtout le lendemain quand nous faisions le debriefing de notre campagne en comparant nos butins.

Aujourd’hui donc il ne reste plus qu’une seule chose de tout cela, les beignets que j’ai fait faire à ma mère. Vu qu’il est 18h00 et que personne ne semble se montrer, je pense que nous allons les dévorer entre nous deux sans en offrir aux enfants.

Après tout c’est précieux un souvenir, non ?

2 réactions sur “Carnaval

Répondre à Kimihiro Watanuki Annuler la réponse.