L’autre jour, le copain fan de métal passe à la maison avec ses baguettes de batterie, il pense que je suis déjà en capacité de jouer des morceaux bien trash avec ma guitare électrique. Il me regarde prendre mon instrument les yeux pleins d’espoirs. Mais hélas pour lui je ne maitrise pas encore la technique autour des accords de quinte ou accords de force qui règnent en maitre sur le rock et le métal…. Je fais de la merde et du coup le voici qui me regarde avec une profonde tristesse que seul un ami trop confiant en vos capacités peut exprimer. Désolé mon pote, je suis encore trop nul à la guitare… J’me sens pas très content chui bidon….
Ce matin en me réveillant encore une fois trop tôt réveillé par la mise en route de l’éclairage public (j’avais laissé les volet ouverts pour contempler la nuit) je découvre mon chat sur le pas de la porte les yeux pleins d’espoir. Mais hélas pour lui je n’ai que ses croquettes puantes à lui donner, pas de jambon ouvert au frigo… Le voici qui me regarde avec une profonde tristesse que seul un siamois de 17 ans peut exprimer. Désolé mon chat à temps partiel (je n’existe pour lui que de 6h00 à 6h30 du matin, le reste du temps il m’ignore), je ne peux rien faire pour toi… J’me sens pas très fier, chuis bidon…
En arrivant au boulot ma directrice m’informe qu’elle n’a pas pu arranger la situation, malgré mes deux interventions de gentil éducateur conciliant, et son coup de téléphone de méchante directrice menaçante, ce père de famille ne veut rien entendre. Terrifié par le virus il n’enverra pas sa gamine en classe verte. Les enfants arrivent à l’établissement la gamine vient me saluer la voici qui porte sur moi un regard d’espoir lorsque je lui demande de venir pour que l’on parle tous les deux. Mais hélas, je lui annonce que les efforts des adultes ont été vains… La voici qui me regarde avec une profonde tristesse que seule une gamine de onze ans, privée des seules vacances qu’elle pourrait avoir, peut exprimer. Désolé ma grande, nous n’avons rien pu faire pour toi…J’me sens pas bien dans ma peau, chui bidon…
Je pourrais continuer la liste pendant des pages mais je pense que cela ne sera pas nécessaire, vous avez compris l’idée. Aujourd’hui je veux évoquer ce sentiment aussi triste, pesant que collatéral que l’on ressent lorsqu’on l’on est pas à la hauteur des attentes des autres.
Alors non, je ne suis pas dans un délire de toute puissance, mais si cela arrive c’est que l’autre a pu croire à un moment que j’étais en mesure de l’aider et quand beaucoup trop de personnes font ce constat erroné, je finis par me dire que oui, je suis bidon. Pour mon chat je peux aller acheter du jambon, pour le copain je peux bosser à la guitare comme un dingue pendant la semaine prochaine, mais pour cette pauvre gamine qui compte tant sur moi, je ne peux rien faire et ça, ça me rend vraiment très triste voire honteux (un autre professionnel y serait peut-être arrivé). Elle qui a tant besoin de courir et de se défouler sera obligée de rester toute la semaine dans son appartement pendant que sa classe s’éclate dans les montagnes. C’est pas juste et ça me pèse… Du coup je laisse le mot de la fin à Souchon qui résume bien mon état d’esprit de ce soir.
Tu es profedemment humain.
Pour la gamine, elle est certainement déçue mais, elle sait aussi que tu t’es battu pour elle et si cela ne remplace pas la classe verte cela ne vaut pas rien pour elle j’en suis sur.
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Bonjour, merci pour ton passage, oui je le sais bien qu’elle ne m’en veut pas, mais moi je m’en veut d’être si limité et décevant pour tant de gens…
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