A toute chose malheur est bon…

Cette expression un peu désuète m’a trainé dans la tête toute la journée. Car oui tout le monde se plaint de la crise sanitaire, de ses conséquences néfastes bien réelles sur nos vies voire sur nos psychismes mis à rude épreuve. Mais bizarrement personne n’ose évoquer les quelques bonnes choses qui découlent de ce malheur qui nous frappe. C’est pour cela que ce soir je vais m’y essayer.

Sur le plan planétaire, les confinements ont fait baisser la pollution parfois de façon spectaculaire dans certains endroits nous laissant entrevoir la possibilité d’une planète plus propre. D’autres façons de travailler se sont aussi développées sous ces contraintes.Ainsi, lorsque la pandémie sera derrière nous, le télétravail aura profité de cette crise pour se développer durablement réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Une fois que nous connaitrons enfin les vraies raisons qui ont créé cette abomination de virus, nous remettrons peut-être en cause soit la sécurité des laboratoires (hypothèse d’un virus échappé d’un labo qui ces dernières semaines refait surface dans les médias crédibles) ou remise en cause de l’élevage intensif sans contrôle des règles d’hygiène (hypothèse de la zoonose). Bref, peu importe la vraie origine de cette catastrophe, une fois qu’elle sera enfin révélée, des moyens seront mis en place pour éviter une nouvelle pandémie tout en améliorant, enfin je l’espère, le bien-être humain et animal.

Vis à vis de nos comportements et de notre notion de l’hygiène, les gestes barrières appris et pratiqués pendant plus d’un an laisseront des traces et nous aideront à être plus vigilants vis à vis des situations de promiscuité et également à nous laver plus souvent les mains, ce qui même en l’absence de pandémie est une bonne chose notamment dans les périodes où les gastros font des ravages.

Sur le plan professionnel, le midi vu que je ne mange plus à la cantine ( je refuse de la faire dans une salle non ventilée avec trente personnes sans masques), et bien j’en profite pour faire de l’individuel en apprenant à un petit de mon groupe à manger sans mettre sa main dans l’assiette. Bizarrement aussi, depuis que je ne mange plus à la cantine du fait de la situation sanitaire inquiétante et de l’absence de mesures de protection, ma santé se porte bien mieux. Allez savoir pourquoi… Au niveau de mon groupe d’enfants, le fait de ne plus pouvoir retourner à l’établissement et de rester à l’école y compris le mercredi où nous avons l’école toute entière pour nous tous seuls a eu pour effet de cultiver une certaine culture scolaire liée à une forte appartenance à l’école qui nous accueille. L’objectif de socialisation est donc retravaillé de façon très forte et cela se ressent sur le mental des enfants qui progresse avec notamment bien plus de maturité notamment chez les plus jeunes. Certains de mes collègues me disent que c’est horrible de ne plus nous voir à l’établissement et que nous leur manquons, mais c’est bizarre ils ne m’ont jamais téléphoné pour me faire part de ces faux atermoiements de façade dont la vraie raison d’être est de trouver un exutoire plein de fausse bonne foi à leurs frustrations non assumées.

Sur le plan personnel enfin, le premier confinement que j’ai vécu dans la peur ne m’a pas hélas permis comme à certains de développer de nouvelles aptitudes mais m’a aidé à retrouver la musique et avec elle l’envie de prendre des cours de façon suivie ce qui est encore le cas aujourd’hui. Sur un autre plan, le solitaire que je suis n’a plus besoin de trouver des excuses pour ne pas avoir à trainer avec des couples ou avec des gens qui pensent être heureux car ils se retrouvent pour boire. Ce confinement qui ne m’autorise qu’à travailler et à consommer un peu est aussi un formidable alibi pour cacher mes tendances à la procrastination. Oh j’aurai tant voulu partir faire des photos loin dans la forêt avec du matériel lourd, mais voilà hélas je suis confiné c’est interdit ! Rahhhh !!! Sanglots !!! 😆

Alors oui, je pourrais continuer comme ça assez longtemps tout en sachant qu’en dépit du nombre de points positifs plus ou moins fallacieux que je trouverai, la balance bénéfices/souffrances penchera toujours du coté de ces dernières.

Mais voilà, pour ce soir seulement, trouver quelques raisons de légèrement relativiser l’épreuve que nous traversons tous à des degrés différents, regarder ce qui reste dans le verre et ce qu’il y a de sympa sur la table autour au lieu de se focaliser sur ce qui manque dans ce récipient et surtout commencer dès à présent de réfléchir sur ce que cette crise nous aura appris histoire d’en sortir plus fort lorsque nous retrouverons les eaux calmes afin que toutes ces souffrances ne soient pas en vain… (oui le présent, car on est encore dedans).

Et là pour conclure et bétonner mes propos, je me sens obligé de citer Murakami dans son livre « Kafka sur le rivage » mais avec une petite correction de traduction sur la fin :

« Une fois la tempête passée, tu te demanderas comment tu as fait pour la traverser, comment tu as fait pour y survivre. Tu ne seras pas très sûr, en fait, qu’elle soit vraiment achevée. Mais sois certain d’une chose : une fois que tu auras essuyé cette tempête, tu ne seras plus le même et c’est bien ça le vrai pouvoir des tempêtes. »

2 réactions sur “A toute chose malheur est bon…

  1. Re,
    Mon père a sombré dans une très profonde dépression depuis la fin du premier confinement, c’est très grave, il enchaine les séjours en clinique psy…
    C’est con, parce que moi aussi j’avais personnellement trouvé des bons côtés à toute cette situation covid, mais avec ce qui arrive à mon père je suis plus circonspecte.
    Je pense que dans notre pays et dans le monde beaucoup de personnes fragiles psychologiquement doivent vivre cette situation de manière assez violente…
    Sinon le positif pour moi:
    J’ai fait un beau potager,
    J’ai réouvert mon blog (fermé pendant 2 ans….)
    J’ai appris à mes enfants à bosser mieux et plus leurs devoirs, et depuis les résultats sont impressionnants, et leur implication personnelle dans leurs études est impressionnante.
    Je leur ai expliqué qu’elles avaient le droit de pousser le curseur, et de ne pas se contenter de ce qu’on te donne à savoir…
    On mangeait mieux parce que j’avais le temps de cuisiner;)
    Et pour l’amitié, comment dire? J’y vois encore plus clair
    Belle journée Laurent

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