Histoire de ne pas toujours rapporter que des bêtises ou des non informations le lundi, voici une nouvelle qui sous des dehors de prime abord un peu farfelus est en fait une grande découverte scientifique.
Mais tout d’abord un petit rappel de physique, la lumière du soleil apporte de la chaleur aux objets. L’ensemble des rayonnements émis par le soleil (ultraviolet, visible et infrarouge) sont ainsi des rayonnements thermiques. Cependant la couleur de la matière joue un rôle important puisqu’elle est de nature à absorber ou à réfléchir ces rayonnements. En clair plus vos habits sont clairs et proches du blanc, plus ils renvoient la lumière du soleil et plus ils sont rafraichissants. A l’inverse porter du noir un jour chaud et ensoleillé est très déconseillé.
C’est donc sur la base de cette expérience que nous avons toutes et tous faite un jour ou l’autre qu’un groupe d’ingénieurs de l’université de Purdue dans l’Indiana s’est fixé comme but de créer la peinture la plus blanche possible. Et non, n’en déplaise à Coluche, le résultat est tout sauf du gris clair.
Xiulin Ruan, professeur d’ingénierie mécanique tient dans ses mains un panneau peint avec cette nouvelle peinture qui renvoie 98,1% de la lumière du soleil. Cette peinture utilise le sulfate de baryum, ce qui n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est le processus qui a permis de maximiser l’effet réfléchissant en optimisant avec une très haute précision la taille des particules de cette substance dans le mélange.
Le groupe d’ingénieur a ainsi constaté que leur peinture pouvait garder les surfaces 4,4 C° plus froides que leur environnement vers midi quand le soleil est au plus fort.
Cette ruée vers la couleur la plus ultra-blanche est tout sauf un passe-temps de passionnés, les enjeux environnementaux sont juste immenses. Concrètement, un immeuble peint avec cette peinture ultra-blanche limiterai son recours à l’air conditionné et économiserai ainsi beaucoup d’énergie. Une généralisation de cette couleur dans les bâtiments d’une ville où l’air conditionné est très présent aurait donc un impact très positif sur l’environnement.
Cette idée est tout sauf de la théorie car dans les faits, Certaines villes peignent déjà les toits en blanc pour économiser de l’énergie. New York, par exemple, a récemment peint 929 000 mètres carrés de toits en blanc. Selon la BBC. Les scientifiques envisagent également la possibilité d’utiliser la peinture pour refroidir la planète en peignant des grands panneaux qui serait disposés sur de très grandes surfaces dans des zones inhabitées. D’après les calculs de l’équipe de l’université de Purdue, recouvrir ne serait-ce que 1% de la surface du globe en ultra-blanc réduirai le réchauffement climatique. Avec la fonte des glaciers c’est hélas l’exact opposé qui se produit en ce moment.
Tout aussi impressionné que je le suis par cette nouvelle ( j’imagine déjà avoir un déflecteur ultra-blanc pour faire du portrait grand format en extérieur), je me dois tout de même de relativiser l’efficacité de l’ultra-blanc dans le temps. Car oui tout comme les voitures et les habits le blanc est très salissant, alors l’ultra blanc devient très vite blanc avant de devenir plus foncé. Mais ceci écrit, l’ultra-blanc est tout de même 10% plus rafraichissante que les peintures les plus blanches utilisées actuellement.
Les recherches sur les couleurs se font aussi ailleurs et dans l’autre sens. En 2014 des chercheurs britanniques ont ainsi inventé l’ultra-noir qui absorbe 99,9% de la lumière visible. Nommé « Vantablack », ce produit n’était au départ ni une peinture, ni une couleur mais un revêtement issu d’un processus de fabrication ultra complexe. Ce procédé a été médiatisé lorsqu’il a été très partiellement achetée par Anish Kapoor un artiste qui détient désormais le droit de l’utiliser pour son art. En 2017, des chercheurs ont trouvé un moyen de pulvériser le Vantablack comme n’importe quelle peinture et ont ainsi peint divers objets. Le Vantablack n’est presque pas visible pour l’œil humain et si on fixe son regard sur un objet qui en est recouvert, ses dimensions disparaissent. Un ballon recouvert de Vantablack s’est ainsi transformé pour ses observateurs en un cercle plein. Cela donne l’impression que l’on est en face d’un vide abyssal, un gouffre dans l’espace, bref cela revient à regarder un trou noir ce qui doit être plutôt déstabilisant.
Alors à présent je n’attends qu’une seule chose c’est que cet artiste ait l’idée de créer une œuvre mélangeant l’ultra-blanc et le Vantablack pour créer le contraste ultime. Allez chiche ! 😀
Ah oui là ce serait le contraste le plus ultime à ce jour 😋 Plus sérieusement, c’est vrai que mine de rien, ce sont des découvertes très utiles
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Tu vois mon commentaire a été rejeté….
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Je ne sais plus ce que je disais, mais surement que je cherchais à te dire qu’en ce moment j’ai des soucis avec mon blog.
Je t’embrasse Laurent
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