Ce matin je suis allé aider la poignée de mamies qui se démènent encore pour le nettoyage de l’église. Mon travail : trouver un moyen de décoller des étiquettes de gestes barrière (oui des gestes qui font une barrière) sans laisser de trace de colle ni abimer le vernis et cela avec les moyens du bord. J’ai donc utilisé du liquide lave vitre que j’ai laissé agir pour qu’il dissolve la colle. J’étais plutôt content d’effacer ces vestiges de la triste époque du pic pandémique sans me faire d’illusion sur le retour prochain dans cette église d’autres supports de restrictions.
Alors oui j’ai été obligé de supporter les « et ta maman ? » emprunts de fausse sollicitude et je me suis même amusé à faire une blague de très mauvais goût, mais au bout du compte je me suis calmé car je dois accepter cette hypocrisie des anciennes qui fait partie de leur culture et surtout parce que malgré tout je ne peux m’empêcher de respecter ces personnes qui à l’instar des musiciens du Titanic tiendront jusqu’à leur épuisement en espérant toujours voir arriver une relève qui ne viendra jamais.
Les paroisses se vident, les assemblées ne sont plus composées que de têtes blanches, en France et ailleurs le christianisme se meurt et ce n’est pas forcément une mauvaise chose même si cela me rend triste pour ma petite paroisse dans laquelle j’ai passé tant de bons moments.
Aujourd’hui une question me taraude l’esprit. Quel sera le futur des églises vides ? Que va devenir ma petite église de village ?
Je préfère ne pas y penser…