Samedi, après les interdictions liées à la situation sanitaire, le Japon a vu le retour d’un rituel traditionnel célébré un peu partout au Japon en mettant en scène des enfants en très bas age, bon, disons des bébés…
Accompagnés par leurs parents, des bambins portant le traditionnel tablier de cérémonie des lutteurs sumo, le « naki-zumo », se sont confrontés sur le dohyo du temple Sensoji à Tokyo. Face à face, les marmots langés se défient : le premier qui pleure rafle la mise. Si les deux fondent en larmes en même temps, c’est alors le bébé le plus bruyant qui gagne.
Les règles peuvent varier selon les régions. dans certains endroits c’est le bébé qui pleure qui perd , mais en général, l’idée c’est que les pleurs des bébés font fuir les démons, l’autre idée derrière ces rites c’est qu’un bébé qui pleure est un bébé en bonne santé. Du coup tout est fait pour faire hurler les bambins. Pour les y encourager, des employés se baladent autour d’eux, portant des masques de démons « oni », espérant ainsi leur faire peur. En écoutant les pleurs, les parents l’assurent : ils décèleraient ainsi l’état de santé de leur enfant.
Alors oui c’est un événement étrange voire une forme de maltraitance à nos yeux d’occidentaux, mais ces cérémonies du bébé en pleur sont fortement ancrées au Japon alors qu’elles n’existent depuis seulement 400 ans.
Personnellement je pense que la surmédiatisation de ces cérémonies sont aussi une façon pour les autorités japonaises de rappeler que le pays est en train de mourir suite à un des taux de fécondité le plus bas de la planète. L’archipel a en effet enregistré moins de 800.000 naissances l’an dernier, soit le nombre le plus bas depuis l’établissement des statistiques en 1899. Du coup montrer les bébés dans le cadre de ces cérémonies s’apparente à un bon coup de pub faute de faire une vraie politique nataliste… 🙄