Le printemps au parc

Parmi mes rituels récents, le fait de photographier ce grand merisier dans le parc qui surplombe la ville est sans doute un des plus agréable. Cette année je n’ai pas eu le courage de faire la photo en grand format, j’ai juste fait ce cliché jeudi avec mon bridge pendant une sortie avec les enfants. 😎

Emotional week #7 : Montagnes russes

Au moment de mettre un terme à cette thématique émotionnelle, je me sens obligé d’évoquer ma journée de jeudi qui a été un jour justement un peu trop riche en émotions. Entre les photos que je n’ai pas prises et celles faites ce jour là mais que je n’ai ni le droit ni l’envie de montrer, il ne reste donc plus qu’une illustration possible de ce jour de folie et c’est celle-ci :

La photo parle d’elle-même mais je vous raconte tout de même les événements qui ont fait de mon jeudi 25 mars un jour un peu trop intense à mon goût.

Le matin je me rends à l’établissement pour faire passer mon petit démon dans le bureau de la directrice afin de lui « remettre du cadre » comme on dit dans notre milieu, c’est à dire pour lui rappeler les interdits. Le véhicule arrive avec l’enfant dont les premières paroles sont « Je n’ai pas trop envie de venir là » Il refuse de sortir du véhicule, je dois donc le porter jusqu’à l’intérieur puis le trainer comme une serpillère dans le bureau. Une fois entré il refuse de s’assoir commence à jeter une chaise, refuse d’écouter chantonne puis hurle pour ne pas entendre ce que ma directrice essaie de lui dire. C’est sans doute méchant de ma part, mais je suis heureux qu’elle se rende compte de nos difficultés avec cet enfant et avec 3 autres de ses camarades soit le tiers du groupe. L’entretien est un échec et l’enfant va multiplier les crises avant que le soir même pendant la réunion de groupe, la psychologue nous donne une nouvelle façon de voir les choses. En résumé, cet enfant profondément immature n’a pas atteint le stade œdipien (le stade de développement où l’on accepte la loi posée par les autres et la société) il en est encore au stade de la socialisation primaire caractérisée par une illusion de toute puissance et le refus de différer et encore plus de renoncer à ses envies ou pulsions. Du coup lorsqu’il s’oppose et entre en crise, rappeler les règles et les interdits ne sert qu’à aggraver la situation en accentuant sa frustration. Il faut donc faire rupture, passer à autre chose et trouver un moyen subtil de faire entrer du manque c’est à dire de l’aider à accepter qu’il doit attendre pour avoir les choses et que cette attente n’est pas si difficile que ça à gérer. C’est ainsi que depuis vendredi matin ma façon de travailler avec ce jeune garçon est devenue très spéciale, je démine chaque opposition et je trouve des moyens de le laisser croire qu’il contrôle les choses tout en symbolisant à l’aide de différents supports la notion de manque et d’attente. Exemple datant de hier : Son anniversaire est en juillet, le voici qu’il commence à se fâcher de devoir attendre je le sens qui commence à se transformer en Hulk… Je lui demande avec une voie douce de venir avec moi devant le grand calendrier mural que j’ai fabriqué, je lui montre le temps qui reste avant la mi-juillet et je lui donne une craie pour qu’il barre le jour d’aujourd’hui. Par ce simple geste il expérimente une certaine forme de contrôle sur l’attente, un jour de barré c’est une attente qui se raccourcie, ce manque va donc peu à peu lui faire moins peur jusqu’au jour où il pourra le gérer de façon autonome. Je lui montre aussi toutes les choses sympas qui vont arriver avant cette date. Le voici rassuré et calmé, il reprend son travail avec moi à ses cotés. Travailler ainsi est épuisant surtout qu’avec ma collègue qui n’est pas souvent avec moi et la maitresse, nous en avons 12 autres à gérer avec des soucis soit un peu similaires soit différents ou soit pire, avec des soucis qui ne produisent ni pleurs ni cris et qui restent ainsi souvent peu ou mal accompagnés.

Les crises de cet enfant et le cheminement intellectuel et professionnel effectué dans la même journée ont donc été un vrai Lunapark émotionnel avec des montées et des descentes violentes d’adrénaline. Dans la foulée, ma collègue avec laquelle je m’entends vraiment très bien et que j’appelle avec malice « Maman » (car elle aussi utilise des biais stratégiques très féminins et maternels pour tirer ce qu’elle veut de moi 😆 ) m’annonce qu’elle va devoir se faire opérer pour un petit souci de santé cela m’inquiète non pas pour elle mais pour l’enseignante et moi car je sais que l’on va nous demander de faire sans elle. Nouvelle chute de moral.

A midi après manger (après avoir regardé les enfants et les adultes manger sans mesures de protection en gardant mon masque FFP2) je décide de me rendre au centre de vaccination de l’autre coté de la route pour tenter pour la seconde fois d’avoir un rendez-vous pour me faire vacciner. J’arrive devant le bureau installé dans le hall du gymnase reconverti en vaccinodrome et je me présente sans aucun papier ni autre forme d’attestation. Le secrétaire me demande d’attendre va voir dans une pièce à coté et me dit et bien on peut vous vacciner tout de suite ! Amusé par ce retournement de situation je me sens comme un type un peu éméché qui décide d’entrer dans un salon de tatouage ou comme un parachutiste qui au moment de faire son premier saut se laisse tomber en hurlant « Geronimo ! », bref je me jette dans le vide sans réfléchir et surtout sans penser aux discours inquiétants que j’ai tenté d’éviter le plus possible. J’ai ainsi reçu ma première dose de vaccin Pfizer ce jeudi 25 mars à 13h05 et si vous vous posez la question aucun effet mis à part un bras un peu gonflé et légèrement douloureux pendant 36 heures. Je rentre à l’école en allant voir les membres de mon équipe et les enseignants de l’établissement avec lesquels je m’entends bien (c’est à dire tous sauf un) et je brandis mon attestation en faisant le pitre puis en réalisant peu à peu que je tire une certaine fierté de mon geste au point de me retrouver le reste de la journée sur un petit nuage, j’étais comme ivre, ivre de ma victoire sur une de mes peurs au point de me comporter un peu bizarrement, une ivresse qui a un peu saoulé mes collègues mais pas de soucis pour elles, elles ont l’habitude ! 😆

C’est donc dans cet état que j’ai participé à la réunion avec la psychologue de 16h30 à 18h00 avant de rentrer chez moi et de décider d’aller acheter une pizza histoire de me rassasier et de faire manger ma mère âgée. Et c’est là dans cette petite boutique que je me suis trouvé nez à nez avec un forcené. Non, le grand huit émotionnel n’était pas encore terminé. Par contre je laisse cette histoire pour mardi prochain le temps de prendre de la distance et de structurer mon récit afin de tirer les leçons de cette rencontre peu commune.

Là c’est samedi, fin de la semaine émotionnelle, je suis resté au lit jusqu’à 10h00 comme un ado, j’étais claqué nerveusement. Je l’ai peut être cherché avec mon concept thématique ! 😆

Nous n’irons plus au bois…

… Le banc est cassé !

Donc dur de s’assoir pour se reposer.

Photo faite avec mon Lumix FZ48 mardi pendant une sortie au bois avec les enfants de mon groupe, leur maitresse, ma collègue et une animatrice qui expliquait des tas de choses et racontait des histoires à des enfants qui ne voulaient qu’une chose : jouer avec des bâtons. 😆

Signes avant-coureurs du printemps

Mercredi matin en allant au travail j’ai vu deux jeunes s’embrasser sur le chemin du lycée. Ils étaient baignés dans une belle lumière et cela aurait fait une très belle photo. Mais au delà de cela, voir des gens sans masques célébrer leur amour sans masques et en balançant les gestes barrières à la poubelle m’a fait un bien incroyable.

Plus tard alors qu’avec mon petit groupe de musiciens nous étions en train de préparer une nouvelle répétition, une des gamines remarque un écureuil qui fait des acrobaties dans un arbre de la cour de l’école. Du coup c’est le groupe entier qui se retrouve collé à la fenêtre pour observer l’animal. Et là je me rend compte qu’il n’y a pas un écureuil mais bien deux, il s’agit d’un couple.

Et oui encore un autre signe du printemps qui arrive ! Mais là par contre j’ai réussi à faire les photos ! 😀

Trash week : Epilogue

Et non les chats ne sont pas des gentilles boules de poils qui ronronnent tout en nous donnant chaleur et affection mais sont avant tout par nature de féroces prédateurs qui comble de l’absurde, vu que nous les nourrissons, tuent pour le plaisir. Ce jour là mon siamois en avait déjà bouffé deux de la même taille. Ce pauvre rongeur était un surmulot, entre la souris et le rat, très présent dans les terrains vagues en campagne et hélas pas assez rapide pour échapper aux chats. Depuis mon siamois a pris sa retraite, il ne chasse plus, mais ce n’est pas le cas des autres…

Renaissance

J’ai fait cette photo hier avec le peu de neige restante afin de figer la beauté de ces perce-neige qui fleurissent chaque année dans le parterre le long de mon allée de garage. Ces fleurs courageuses qui poussent à travers la neige font face aux grands froids sans sourciller. Elles ne se plaignent pas non plus du fait que les primevères, qui arrivent bien plus tard, font croire avec leur nom qu’elles sont les premières fleurs (primo vere signifie au début du printemps en latin) alors que les perce neige, les pâquerettes (et sans doute des tas d’autres fleurs moins connues), fleurissent à la fin de l’hiver bien avant cette bande de délicates prétentieuses qui attendent le printemps pour se manifester.

Le monde des humains est finalement tout comme celui des fleurs, il se divise entre celles qui travaillent dur sans se pavaner et celles qui font les belles en s’arrogeant une réputation usurpée.

C’était une petit parenthèse enchantée, j’espère que vous en avez profité car à partir de demain et ce jusqu’à samedi prochain inclus, je lance ma semaine du mauvais goût. En clair de demain à samedi prochain je ne vais poster que des choses joyeusement macabres. Non je vais bien, c’est juste mon envie du moment, j’ai loupé ma semaine « j’aime pas l’amour » pour la Saint Valentin et je voulais faire au moins une semaine thématique par an. Vous voici prévenus ! 😈

L’oiseau

C’était mercredi, pour une fois il n’y avait pas réunion l’après midi et j’avais choisi de profiter de la belle neige fraiche tombée en relativement grande quantité ces deux derniers jours, en la regardant depuis la fenêtre de ma chambre, assis-couché dans mon lit, tout en sirotant un très bon whisky breton. J’avais un de mes appareil photo numérique pour prendre en photo cette petite déchéance.

Et c’est là qu’il s’est posé sur une branche de mon mirabellier en y restant assez longtemps pour que je puisse faire plusieurs photos à travers la vitre.

Alors oui, je pourrais prendre mon livre sur les oiseaux de ma région et trouver de quelle espèce il s’agit, mais j’ai décidé de ne pas le faire, j’en ai marre de cette manie d’étiqueter le vivant pour avoir une impression de contrôle par la connaissance de notre biotope. Cet oiseau restera donc un oiseau, nah ! :mrgreen:

Sinon même si ce n’est pas une pie, cette petite parenthèse enchantée de ma vie de confiné volontaire m’évoque une chanson de Mac Cartney, et tout spécialement son troisième couplet. « It’s beautiful outside, a magpie looks for food… »

Aprésent je vais tenter de me bouger un peu pour sortir faire d’autres photos mais cette fois avec mon matériel habituel, c’est à dire du film, histoire de tenter de produire quelque chose de nouveau et de présentable pour demain. 🙄

Here comes the flood

Photo prise vendredi à 16H43 au feu rouge à travers la vitre de ma voiture. Et oui ces deux cygnes sont en train de se demander si ils vont rester sur la rivière ou alors voyager sur la route vu que les deux sont quasiment au même niveau… 😆

Chaque année c’est pareil mais là même si j’ai honte de l’écrire, tant qu’il n’y a ni victimes ni dégâts graves, je trouve cette routine presque rassurante surtout en temps de crise où l’on cherche n’importe quoi d’habituel pour se raccrocher à une normalité qui vient tant nous faire défaut.

Manquerait plus que la photo de dimanche soit aussi un cygne… Là on aurait un triplé ! En attendant de voir ça je vous laisse avec une chanson très peu connue, que j’ai en tête lorsque je pense aux inondations de plus en plus fréquentes et à ce qu’elles signifient pour l’avenir de la planète.

Le complexe d’Idéfix

Lorsque je regarde par ma fenêtre, j’ai la chance de profiter d’un très beau paysage. Vivant devant la chaine du Lomont qui forme pour moi un vrai mur avec lequel j’entretiens un rapport très particulier, j’ai passé de longs moments à contempler la succession des saisons et leurs déclinaisons chromatiques. Voici par exemple la vue devant chez moi en automne :

Le secteur vert sombre à droite de l’image ce sont bien sûr nos beaux et grands sapins comtois qui font notre fierté.

Mais hélas tout cela est du passé car le changement climatique a fragilisé nos conifères les rendant très fragiles aux scolytes et autres parasites qui eux pullulent grâce au températures très favorables. Du coup l’ordre a été donné de raser le flanc de ma belle montagne en abattant nos plus beaux sapins. 😥

Toute cette semaine, les tracteurs et tronçonneuses ont travaillé la journée entière en commençant très tôt c’est à dire en pleine nuit pour respecter le couvre feu.

Lorsque j’étais au collège j’avais écrit une rédaction sur la mort d’un arbre, un exercice qui m’avait bouleversé. Plus tard mon voisin d’en face faisait abattre pour de sombres raisons (faire plaisir à la fille d’un élu local qui vit dans notre quartier et qui voulait avoir plus de lumière sur sa propriété) un magnifique chêne centenaire qui bien que dans sa pelouse était le cœur du quartier. Voir princesse Mononoke le même jour m’a fait déprimer pendant de longs mois.

Oui je suis comme Idéfix le petit chien d’Obélix je ne supporte pas que l’on abatte les arbres. Cela me rend très triste…

Du coup je suis allé photographier le désastre et vu que c’est une photo numérique donc sans valeur pour moi, je me suis amusé à la modifier pour symboliser ce qu’elle montre vraiment : une blessure profonde faite à la nature, à ma montagne… Il y aura du reboisement mais combien de temps pour avoir de nouveaux arbres ? Et puis ne plus voir et pire, toucher renifler de sapins, ça risque d’être juste impossible pour moi…. waouoooooooooooooooo !!!